CRISE LIBYENNE : UN POSSIBLE DENOUEMENT, TOUTEFOIS… !
Si de nombreux observateurs de la situation militaire et politique qui prévaut, ces derniers jours en Libye, déjà qualifiée de « nouvelle », évoquent, non sans preuves à l’appui, la forte possibilité d’un dénouement de la crise qui n’a que trop duré, c’est parce qu’ils se référent à des données, selon eux, objectives, logiques, et donc incontestables, appréciables sur le terrain de la réalité.
En effet, si l’on se base essentiellement sur des informations rapportées exclusivement par des agences proches de l’OTAN, tout porte à croire que les jeux sont faits.
Ainsi, de sources autorisées, les troupes des insurgés seraient en train de réaliser des exploits à la mesure des aspirations et des attentes du peuple libyen dirigé et représenté officiellement par le CNT, qui vient de déménager dans la foulée, de Benghazi pour s’installer à Tripoli libérée comme auraient été libérés la majorité des sites et des villes.
Selon AFP et RUTERS, entre autres, les hommes du CNT seraient en passe de libérer l’intégralité du territoire encore occupé par les troupes du colonel Kadhafi, à l’exception cependant de Benioualid, Syrte, et de l’oasis de Sebha, au sud, qui selon des informations de dernière minute serait tombée entre les mains de insurgés.
Par conséquent, toutes les informations rapportées par les sources sus citées convergent vers la consécration d’une écrasante victoire politique et militaire des insurgés soutenus et appuyés par des frappes aériennes ciblées de l’OTAN.
Kadhafi, l’introuvable, dit-on, est fini, déchu, ses jours seraient comptés.
La Libye nouvelle s’achemine désormais vers l’instauration d’un véritable système démocratique, social, égalitaire.
Toutefois, de nombreuses zones d’ombre persistent sans ambigüité dans le ciel et sur le sol libyen. Elles risquent de jouer les trouble-fête, pour une durée indéterminée. Les risques de dérapages, d’errements, de discordes, se révèlent tellement grands et plausibles qu’ils pourront représenter de sérieuses menaces pour tout le paysage sociopolitique, économique deLa Libye Nouvelle.
La crise libyenne ne se limite guère à la chute du grand dictateur, ni au changement radical du régime totalitaire mis en place, développé, entretenu, sauvé, sauvegardé, pendant 42 ans de dictature sauvage, non pas uniquement par le colonel Kadhafi. Il serait horriblement inconcevable de perdre de vue, ou d’occulter le rôle déterminant des super puissances du monde, qui auraient conçu et créé, de toutes pièces, le personnage énigmatique et donquichottesque du fou dirigeant de
la Jamahiriya.
Aussi, je pense avec une profonde conviction que la chute de Kadhafi, ne manquera pas de déclencher un embrasement généralisé de tout le Grand Maghreb : un embrasement implosif de
la Libye, qui serait tellement frontal que ses ricochets dépasseraient les frontières pour enclencher des fissurations aux conséquences inimaginables dans toute l’Afrique du nord.
Les effets de nature explosive affecteraient un à un tous les pays du Maghreb, et non seulement les voisins immédiats de
La Libye nouvelle. Il faudrait malheureusement, s’attendre à des affrontements particulièrement meurtriers, à des luttes tribales, internes et externes, alimentés par des convoitises et des intérêts, attisés par des feux, jusque-là, dormants.
Il n’y aura jamais un dénouement serein et pacifique de la crise libyenne. Ce serait commettre une erreur impardonnable d’appréciation, Car la crise libyenne est un détonateur de bombe aux têtes multiples, aux effets et aux désastres made in….for the great Maghreb and all great Sahara. /.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui