L’ALBATROS DES DESERTS
Il flotte désormais, perché sur un arbre en deuil Cuirassé, meurtri avec le temps tel un écureuil
Qui tente près d’un pré d’amadouer un chevreuil.
Loin d’un torrent qui dans Paris se réveille
Loin de ses lèvres, de peur que la belle dame ne s’éveille Arrosée, éclaboussée, par les eaux, par le miel des abeilles
Caressée, attirée par des lumières aux couleurs vermeilles.
Notre Dame de Paris, chaque matin salue les mosquées Amputées, leurs minarets s’interrogent très choquées
Au fond de petites ruelles, des voitures demeurent bloquées Cédant le passage aux cortèges matinaux défroqués.
Soudain dans les cieux, on entend des voix humaines
Chouchouter, grelotter, pivoter, sur des murailles hautaines Des échanges de propos imprégner des murailles lointaines
Semblent prier Allah via les bouches des fontaines.
Sur des toits géants, se profilent de gigantesques créatures Qui balayent les cieux en quête pérenne de nourriture
Dansant, chantant, riant, pleurant, en quête de montures Capables de les transporter vers le Créateur des créatures.
De temps à autre, s’abat sur le toit d’une chapelle
Un magnifique oiseau des cieux, battant des ailes Magistralement, sereinement, taquine paisiblement sa femelle
Qu’il couvre et couve, le regard vigilant, scrutateur sans zèle
Je venais juste d’arriver de Meaux, fraîchement préparée Pour souhaiter la bienvenue aux pèlerins et animer la soirée
Je débarquai, moi, homme des déserts, dans la ville de Paris Je me sentais vibrer de fierté, aussi fier que Zakarie
Allah, je contemple Paris et j’espère visiter Elqods
En voyant flotter un drapeau neuf sur le siège de la culture Allah, je me recueille devant Toi en pensant à Homs
Cher Albatros, je te promets, comme cadeau, une fourrure Si tu trouves un Minaret qui convienne à ta stature. /.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui