Archive pour mars 2012

LES TÄTONNEMENTS DES REVOLUTIONS ARABES.

Samedi 31 mars 2012

               LES TÄTONNEMENTS DES REVOLUTIONS ARABES.

 

    Au lendemain des dernières révolutions respectives des peuples arabes, on s’aperçoit de plus en plus, avec une grande stupeur tristement saupoudrée d’une profonde déception qui n’a eu d’égal que le climat amer d’un printemps illusoire, qui ne porte que son nom, par la force des choses.

 

L’inquiétude, le désarroi, viennent subitement se substituer à la joie que l’on voulait grandiose, surtout du fait que le monde arabe n’a jamais cessé d’enregistrer des échecs et des défaites, à tous les niveaux des Etats du Golfe à l’Océan.

 

Habitués, comme ils l’ont toujours été, à profiter de la moindre lueur d’espoir pour étaler au grand jour leur gigantesque bonheur, au vu et au su d’un monde faisant preuve de prudence et d’incrédulité virtuoses.

 

Rompues au viol et au vol de toutes les victoires, même éphémères, les  classes politiques, elles,  s’ingénient précipitamment, à courtiser l’incourtisable avenir, en se livrant à de monstrueux pillages de rêves et d’illusions.

 

Déjà des relations suspectes se nouent, se renouent, et se dénouent compte tenu de calculs cupides et politiciens. Seuls, esseulés, les  peuples se voient isolés, abandonnés, après avoir été utilisés, exploités, manipulés, pour une cause qu’ils voulaient, qu’ils croyaient, pourtant juste : mourir pour  un changement radical des régimes arabes pourris, en les débarrassant une fois pour toutes, de la gangrène dictatoriale qui les ronge.

 

« Tant pis !  On verra après  avoir nettoyé  les pays arabes de telles créatures diaboliques ». « Oui ! », s’exclament les peuples, « pour le moment, tout d’abord, il urge absolument de commencer par les dictateurs, après Allah nous aidera et nous guidera vers la bonne destination de notre destin » !

 

Comme cela fut dit, cela fut fait ! Pensant et agissant, en termes de tactiques, les peuples ont tout fait sans la moindre économie de sacrifices ; des dictateurs sont tombés en Tunisie, en Egypte, en Libye, au Yémen, mais pas au Bahreïn, ni en Syrie !

 

Par conséquent, ce sont là deux approches de révolutions diamétralement opposées : un type de révolution planifiée, structurée, par une poignée de convaincus ; un autre type de révolution populaire qui avance pas à pas, tout en se  planifiant, se restructurant, se rectifiant.

 

Il serait, d’autant plus, préférable de laisser  l’effort et le soin de conduire de plus amples analyses et d’études approfondies, à d’éminents politologues spécialistes à la fois des révolutions et du monde arabe.

 

Pour l’instant, rien n’est encore joué, tout est possible. Mais, ce qui est franchement et clairement constatable, c’est que ces révolutions s’interrogent encore, se cherchent, s’entraînent à répéter, non sans tâtonnements, des cours révolutionnaires, pour des lendemains populaires. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES DEMOCRATIES ARABES : UN LEURRE QUI S’ENLISE ET S’ETERNISE… !

Jeudi 29 mars 2012

LES DEMOCRATIES ARABES : UN LEURRE QUI S’ENLISE ET S’ETERNISE… !

 

    S’il y a un point commun qui unit tous les états arabes, c’est sans conteste la méfiance transparente et criante des peuples vis-à-vis des régimes et inversement.

 

Ce ne sont pas des raisons qui manquent, ni des causes qui se dérobent pour durer et perdurer. Sans exception aucune, du golfe à l’atlantique, la carence pathologique et chronique de la confiance n’a jamais cessé de s’aggraver au fil des années.

 

En effet, les régimes arabes ont toujours gouverné sans séduire, agi sans convaincre, et promis des réformes interminables sans produire, chez les bases populaires  le moindre effet possible.

 

De tels déboires datent bien avant l’époque coloniale où ces régimes d’antan n’hésitaient pas un instant à étayer les thèses de l’occupant, surtout lorsqu’il s’agissait de ce qu’il appelait la pacification, la lutte contre les tribus qui se soulevaient souvent pour faire prévaloir leurs droits à la liberté, et à l’indépendance.

 

Cette image néfaste s’était incrustée dans leurs esprits ; les populations voyaient d’un mauvais œil la majeure partie des décisions prises par les hommes du pouvoir.

Que de trahisons avaient été à l’origine de pertes de terres au profit de l’occupant, sans aucun espoir de les récupérer un jour ! Que de personnalités politiques  avaient été systématiquement éclaboussées, piégées puis discréditées, non sans préméditation !

 

En général, les régimes détenteurs de pouvoirs illimités, négociaient ce qui s’appelait l’autonomie ou « l’indépendance interne », sans se soucier, un tant soit peu, des avis populaires ou des chefs de tribus non cautionnés par leurs camarades influents, aux yeux de l’occupant et des régimes.

 

Au lendemain des indépendances, les mêmes injustices reprenaient forme. On se méfiait ouvertement des personnalités ayant gagné l’estime et la confiance  d’un  nombre considérable de leaders aux positions politiques radicalement incisives et tranchées.

 

Dans la majorité des cas de figure, dans les régimes arabes, étaient ciblées des personnalités politiques destinées irréversiblement aux espaces d’exils et/ou à l‘incarcération, injustement accusées de banditisme, d’extrémisme, d’apostasie, d’organisation de troubles condamnables à la peine capitale, et/ou à la réclusion perpétuelle, si ce n’est à de lâches assassinats.

 

Aujourd’hui, l’Histoire se fait et se refait entre des mains soutenues par l’ex occupant, parce que fin connaisseur de la géopolitique locale et régionale.

 

Désormais, ce sont des modèles sociopolitiques et socioéconomiques de puissances extérieures qui s’imposent au détriment de choix locaux, mais authentiques. Ce ne sont pas des valeurs humaines universelles qui sont défendues par les régimes arabes, mais plutôt celles des anciens impérialistes,  vampires de sang et de sueur de peuples innocents.

 

Comment donc  envisager l’avenir qui se répète déjà : les pays arabes sont purement et simplement occupés soit indirectement ou directement par le même occupant qui s’échine à tout faire pour s’imposer ou  imposer ses élites de confiance ?

 

Alors, si ce n’est pas le cas, pourquoi les peuples arabes récusent-ils tout choix « décidé » par des gouvernements de vigilance cultivant, sans remords la méfiance et la défiance, au détriment de choix  populaires légitimes ?

 

Les printemps arabes, finalement, n’auraient pas servi à grand-chose, vu qu’ils ont été rapidement récupérés et réorientés. La démocratie, que les masses populaires attendaient ne voit pas encore le jour dans ces états qui demeurent toujours, et avec persistance, gouvernés par des régimes d’états d’exception.

 

Par  conséquent, faute de climat de confiance régissant les rapports des régimes avec  les peuples, condition sine qua non, de tout changement, il ne faudra plus se leurrer, méfiance exige !/.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

 

 

LA CRISE SYRIENNE : SERAIT-CE LE POINT DE NON RETOUR ?

Mercredi 21 mars 2012

                  LA CRISE SYRIENNE : SERAIT-CE LE POINT DE NON RETOUR ?

 

  Cela fait  un an, jour  pour jour, que la crise syrienne ne fait qu’empirer. Entre une armée sur équipée de moyens sophistiqués et une  opposition désorientée, désorganisée, s’embrase une véritable guerre disproportionnée, une guerre cynique, odieuse, qui se focalise tristement sur des femmes, des enfants, des vieillards innocents, démunis de tout, perdant tout espoir de s’extirper d’un piège qui se resserre irrémédiablement.

 

Il s’agit bel et bien d’une guerre ignoble, inhumaine, atroce,  où des actes de barbarie du jamais vu, rappellent douloureusement les pires guerres génocidaires.  Bachar El Assad s’attaque sauvagement et systématiquement à « son peuple » sans pitié, sans égards pour  des populations ayant toujours cherché à vivre paisiblement , malgré les souffrances inouïes que leur fait endurer un chef d’Etat illégitime, un dictateur féroce, qui n’a rien à envier à Kadhafi, à Ben Ali,  à A. Saleh, ou à H.Moubarak.

 

De ce fait, il serait indécent de comparer l’incomparable. Dans le cas syrien, c’est tout un peuple qui est puni, sacrifié, torturé, bien qu’il n’ait jamais, aux pires moments de ses souffrances, réclamé d’un monde supposé juste, une intervention militaire des grandes puissances occidentales, comme ce fut le cas en Libye.

 

Face, donc, à la maturité légendaire du peuple syrien, se tient debout, l’épée à la main, un  criminel qui ne recule devant aucun remords, si remords il y a, pour assouvir sa soif de sang et sa tentation, son complexe, vis-à-vis de «  son peuple pur et innocent. »

 

Ceux que combat ce truand sont des populations désarmées, sous armées, affamées, violées par des milices barbares qui se livrent quotidiennement à des actes de vandalisme, d’assassinats,  occasionnant de profondes blessures jamais cicatrisables.

 

Le seul faible espoir perceptible, qui pointe, aujourd’hui, aux horizons lointains, c’est l’armée libre dela Syrie, constituée de dissidents qui commencent à grossir les rangs de la toute nouvelle «  armée syrienne libre ».

 

Quant à l’opposition civile et ouvertement politicienne, elle n’est jamais parvenue à surmonter  ses handicaps, ses divergences, et ses obstacles de clanification, ni à se défaire, un tant soit peu, de ses manigances politiciennes, de  ses tergiversations chroniques, de ses obédiences à telle ou telle puissance étrangère.

 

En un mot : le peuple syrien a été victime dès le déclenchement des hostilités, d’une trahison à peine voilée, par les Etats arabes qui font toujours ce qu’ils ne doivent pas faire : faire semblant de dénoncer les bavures de cette maudite guerre.

 

Comme ce fut le cas dans tous les conflits régionaux, la ligue arabe  traîne le pas préférant occuper les seconds rangs derrière  les puissances occidentales  qui ont choisi, spécialement pour ce qui est de la crise syrienne, d’éviter de se mouiller, compte tenu de considérations stratégiques et géopolitiques, impliquant dans la foulée le hezbollah chiite libanais, l’Iran entre autres, ce qui conforte aisément la sécurité et la position d’Israël.

 

De surcroît, et au point où en sont les événements, une trahison de grande ampleur se profile dans un futur proche. On s’achemine vers un abandon purement et simplement, du peuple syrien, en déclarant nulle et non avenue la demande insistante de l’A.S.L., préférant faire semblant de jouer la carte des négociations, sous la férule bénie des Etats arabes, et le feu vert du Conseil de Sécurité de l’ONU.

 

Une telle hypothèse, serait de nature à sauver, et le régime syrien, et le dictateur,  d’une part,  affaiblir la cohésion des oppositions politiques et armées, d’autre part. Auquel cas, ce sera l’inévitable : le point de non retour pour une guerre civile, sinon pour un étouffement sans remords, de toute opposition ultérieure. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

LES STAGES DE RESPONSABILISATION, UNE EXPERIENCE A TENTER…

Jeudi 15 mars 2012

LES STAGES DE RESPONSABILISATION, UNE EXPERIENCE A TENTER…

 

     Ceci n’est pas une boutade, ni à plus forte raison, une question de prétention, ou une simple allégation grossière.

 

Cela s’est passé àla DélégationProvincialedu MEN de Figuig, dans les années 1980, avec le concours du Service Culturel de l’Ambassade de France à Rabat, et l’AREF D’Oujda.

 

Il s’agissait pour l’équipe pédagogique de tenter, puis de tester une expérience inédite d’une forme d’accompagnement des publics scolaires de Bou Arfa, Béni Tadjit, Talssint, Figuig, dans leur processus de formation à la responsabilisation.

 

Compte tenu de la distance séparant les villes citées ci-dessus, d’Oujda, et surtout du sentiment d’isolement et d’enclavement que vivaient les populations concernées, l’objectif essentiel d’une telle expédition, pouvait se résumer comme suit :

 

Permettre aux publics scolaires, dela Provincede Figuig,  dans les quatre centres urbains de côtoyer une équipe pédagogique pluridisciplinaire, décidée à mettre entre les mains des apprenants un matériel audio-visuel, une bibliothèque ambulante, une documentation diversifiée et adaptable à la moyenne d’âge, au contexte, aux motivations préalablement et minutieusement notées.

 

Grâce à une mobilisation fabuleuse de tous les partenaires, tout ce monde travaillait ensemble conformément à un programme exhaustivement et collectivement arrêté, pour une période d’une semaine réservée à chacune des villes susmentionnées.

 

La journée standard commençait à o7h 30’ ; avec  le précieux concours des équipes pédagogiques locales, les séances de Co-animation ciblée se déroulaient dans des grands espaces, et sous forme de petits ateliers répartis dans des salles de classes.

 

Tout ce beau monde se sentait responsable du bon déroulement des activités pédagogiques organisées selon des contraintes, et tenant compte des choix optionnels de chaque participant.

 

La soirée était consacrée à des activités culturelles polyvalentes et librement démultipliées.

On avait l’embarras du choix, du club de lecture, aux visionnements de films et de documents professionnels, des exposés scientifiques aux séances de débats et de discussions.

Inutile de rappeler que les élèves utilisaient l’arabe, le français, l’anglais et pour certains le berbère et l’espagnol.

 

La journée standard se terminait gracieusement, avec un brin de musique classique.

 

Au terme de la semaine, les apprenants tenaient absolument, à prendre la parole soit pour faire part de leurs impressions, soit pour remercier tous les partenaires du soutien logistique apporté en  vue de contribuer à la réussite de la semaine pédago-culturelle,  soit carrément pour lire un poème, des larmes aux yeux,  pour un au revoir et non un adieu.

 

Bravo chers publics scolaires !  Alhamdou lillah ! Bravo chère équipe pédagogique !

FIGUIG 1985

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

LE CHAMP D’UNE PERSONNALITE EQUILIBREE

Dimanche 11 mars 2012

               LE CHAMP D’UNE PERSONNALITE EQUILIBREE

 

   Chaque personne, pour avoir une personnalité solide, doit trouver un équilibre permanent entre deux pôles complémentaires à développer : l’autonomie et la sociabilité.

 

L’AUTONOMIE :

      -nature : l’autonomie est un acte personnel pour assumer individuellement ses actes et s’approprier son travail. Toute activité est formatrice de la personne, elle est vécue en solitude et en relation, elle permet de ce fait le développement des virtualités de chacun.

 

      -manifestation : l’autonomie se manifeste par une prise en charge de soi-même passant par différentes phases : définir un projet sur soi et non sur les autres, organiser son travail, personnellement, prendre des initiatives et faire des bilans réguliers.

 

      -fonction : l’autonomie a pour fonction de construire la personnalité en devenant capable d’autodiscipline et de prendre des responsabilités à part entière.

 

      -conditions d’accès : avoir un territoire personnel délimité, avec la capacité de prendre les décisions individuelles concernant notre vie et nos responsabilités. Ne pas avoir de projet sur autrui, car cette dernière attitude est souvent une fuite par rapport à nos propres problèmes.

 

     -les étapes conduisant à l’autonomie : tout commence par l’obéissance dans le tout jeune âge. Puis viennent les premières manifestations d’autonomie sous forme de contestations, passage nécessaire pour être capable, par le dialogue, de passer à la phase d’expérimentation créative.

 

    -les éléments de base : harmonie physique, c’est-à-dire assumer son corps ; équilibre affectif, c’est-à-dire capacité à avoir des relations ; développement intellectuel permettant l’acquisition d’une pensée personnelle.

 

LA SOCIABILITE :

    -nature : la sociabilité est un acte personnel permettant d’apporter sa contribution à la réalisation collective d’activités, en s’appropriant collectivement un travail. C’est une activité formatrice de la vie personnelle et sociale quand elle est vécue avec les personnes concernées en remplaçant la compétition, par la coopération.

 

    -manifestation : les personnes concernées prennent en  charge leurs problèmes colletivement au sein des groupes spécialisés. Ensuite elles affrontent leurs projets collectifs respectifs. Cela nécessite une organisation, favorisant l’expression collective des différences.

 

    -fonction : elle favorise l’épanouissement des personnes,  le dépassement de l’individualisme, en apprenant à partager les tâches et en utilisant les différences comme facteurs de progrès.

 

    -conditions d’accès : être concernés  collectivement par un problème, en être conscients et vouloir ensemble le prendre en charge.

 

     -les étapes conduisant à la sociabilité :

            -au départ, dépendance par rapport aux personnes et au milieu.

            -réactions d’indépendance pour s’affirmer colletivement.

            -accès à l’interdépendance et à la complémentarité des groupes.

 

     -les éléments de base :

            -accepter de travailler, donc de participer activement, aux différentes tâches. Participer aux décisions collectives qui nous concernent tous. Aimer les personnes avec qui nous travaillons. /.

STAGES B.E.L.C./C.R.E.D.I.F.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

TOUT D’ABORD : LE DIALOGUE DES LANGUES !

Vendredi 9 mars 2012

                    TOUT D’ABORD : LE DIALOGUE DES LANGUES !

 

    Je ne voudrais aucunement adopter un langage d’une quelconque polémique intra ou inter linguistique ; mais tout en étant arabophone de souche, et francophone  culturellement parlant, je me permettrais de soulever un des aspects, objectivement récurrents, en l’occurrence, ni plus ni moins, celui de revendiquer le devoir et le droit d’interroger, encore une fois, le statut de la langue française au Maroc.

 

En effet, qu’est-ce qui fait que «  je » pratique l’usage du français en tant que langue de contact ainsi que «  langue de communication avec l’autre/les autres ? »

Qu’est-ce qui fait que le français soit enseigné,  au Maroc, tous cycles confondus ?

 

On a beau disserter sur les tenants et les aboutissants d’une telle problématique, car j’estime de mon point de vue strictement personnel,  que c’en est une, l’on ne fait que retarder sine die  le moment de s’y intéresse, un tant soit peu.

 

Il est vrai que ce ne sont pas des arguments contradictoires qui manquent, néanmoins, on donne, souvent, l’impression qu’il s’agit d’un supposé connu, d’un supposé réglé, d’un supposé classé et définitivement admis.

 

Je n’ai nullement l’intention de pérorer pour ne rien dire, ni de « salonner », comme feraient certaines plumes plus convaincues, me semble-t-il,  pour étayer l’acquis éphémère, chez nous,  de l’usage de cette très belle langue qu’est le français.

 

Soyons clairs et sincères au fond de nous-mêmes, la langue française, au Maroc, n’est pas notre langue, ni maternelle, ni première langue étrangère, ni seconde langue étrangère, ni langue véhiculaire de savoirs scientifiques et/ou technologiques. Et la liste des négations pourrait ainsi s’allonger, à l’infini, en fonction des textes er des contextes.

 

Toutefois, de nombreuses circonstances et de nombreux facteurs sociopolitiques, socioculturels, socioéconomiques, sociohistoriques, entre bien d’autres, ont été conjugués  progressivement pour faire de la langue française au Maroc, un quasi véritable outil de communication plutôt stratégique, accompagnant l’idée de modernité et de développement,  que se font les décideurs détenteurs des pouvoirs de choix et de visions.

 

Néanmoins, ce n’est pas à ce niveau de la problématique que s’entremêlent les pistes inextricables de ce qu’il conviendrait d’appeler « le phénomène linguistique marocain ». Malheureusement, c’est plus profond que tout cela, sur tous les plans, sans la moindre exception.

 

Au terme de cette réflexion, paradoxalement hâtive et passionnée, je l’admets, je signe mon papier en espérant que s’instaure un vrai dialogue des langues, comme préalable logique et incontournable aux autres types de dialogues : idéologiques, culturels,  religieux,  et cultuels entre les nations de ce monde. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

 

 

MAROC : L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE A LA RECHERCHE D’UNE COHESION

Mardi 6 mars 2012

           MAROC : L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE A LA RECHERCHE D’UNE COHESION

                                                                    INDISPENSABLE.

 

 

       Décidément, le paysage politique marocain, tend sûrement, selon des observateurs avisés, à dépasser ses premiers balbutiements pour s’engager sur la voie d’une véritable expérience démocratique que mène le Maroc moderne à l’ère prodigieuse de S.M. Le Roi Mohammed VI.

 

 Il suffit de se référer, à ce titre, à certains mots d’ordre caractérisant, désormais,   le registre socio-économico-politique et culturel d’un discours ferme mais rigoureux, franchement engagé mais pragmatiquement mesuré.

 

Il accompagne la mise en chantiers de projets de développement, répondant, dans leur grande majorité, aux besoins réels et spécifiques des populations dans différentes régions du Royaume :

 

 Une vision des plus claires, une pédagogie de proximité responsabilisatrice, un dire et un faire qui se coordonnent, s’harmonisent, se rectifient, sans se contredire.

 

Toutefois, si de telles avancées au niveau des réalités du terrain, font incontestablement l’unanimité approbative, conquise laborieusement au moyen d’une excellente écoute et d’une appréciation judicieuse des besoins et des préoccupations quotidiennes des citoyens, il semblerait, qu’au niveau des Institutions Représentatives, des acteurs partenaires affichent des attitudes curieusement teintées d’un attentisme incompréhensible, d’une rareté de prises d’initiatives créatrices et dynamiques.

 

Ils se confortent de «   débats   », tellement stériles qu’ils les ennuient eux- mêmes, à propos de nomadisme et de sédentarisme des « occupants »de l’hémicycle, abritant une démocratie intérieure, confectionnée à leur mesure : le droit à l’impunité de l’absentéisme fraudeur.

 

Le parent pauvre, le grand absent/présent, de cette démocratie, représentative.de surcroît, réside lamentablement, dans la priorisation affreusement lacunaire des besoins en démocratie. Il est particulièrement absurde, en effet, de ne pas comprendre opportunément que dans tous les systèmes démocratiques qui se respectent, la priorité des priorités est souvent donnée au renforcement de l’opposition, à son développement, à son émancipation créative.

 

Ce n’est pas le cas, paraît-il,  pour notre jeune opposition parlementaire, qui se voit constamment harcelée, stigmatisée, directement et indirectement ignorée,   vilipendée, mise sans arrêt, au ban de la société parlementaire, isolée en une impitoyable quarantaine, par la machine dévastatrice des représentants du peuple, de tout ce qui s’appelle divergence de points de vue, différence d’opinions.

 

 Drôle de paysage parlementaire qui se singularise piètrement par l’inversement de rôles et d’attributions des Représentants du Peuple. ! Encore une fois, et on ne le répétera jamais assez, ce n’est pas en termes d’accusations ni de contre accusations qu’on parviendrait à libérer une opposition meurtrie par de longues années de censures et de répressions inimaginables 

 

L’évaluation objective et rigoureuse de la maturité d’une expérience démocratique, est tributaire des représentations que se font les partis de la majorité des prestations de l’opposition, symbole d’une opposition légale, libre, digne d’un peuple, qui, à travers des siècles a lutté, avec une bravoure exemplaire, pour le respect de la différence, de toutes les différences.

 

Souhaitons, avec ardeur, respect et confiance, au nouvel arrivé dans les rangs de l’opposition parlementaire : un parti héritier d’une grande école de formation à l’opposition expérientielle, celle qui sait céder sa place quand il le faut, et occuper sa vraie et authentique place de véritable mobilisateur et meneur de troupes aguerries, chaque fois que  l’intérêt de la nation l’exige !

 

C’est le cas aujourd’hui. La jeune démocratie nationale a fortement besoin d’une opposition parlementaire mûre, combative, lucide, porteuse d’un idéal prometteur, qui soit un reflet fidèle des aspirations et des attentes populaires du Maroc profond,  du Maroc véridique, réel et réaliste.

 

En ce sens, et paradoxalement le gouvernement de la majorité, lui aussi, a vitalement besoin d’une forte opposition circonspecte, audacieuse, responsable, soudée, et homogène.  Son destin dépend, dans une large mesure,   d’une telle opposition, car sans elle, il donnerait l’impression douloureuse, de souffrir âprement et amèrement d’une affreuse carence de crédibilité convaincante.

 

Comme on le voit, et le perçoit, les enjeux sont loin, très loin, d’être le fruit d’une simple note de convictions partisanes, aux visions limitées et réductionnistes, dans le temps et dans l’espace.

 

Et ce n’est pas l’expérience requise qui manque à l’U.S.F.P., à condition qu’il se libère consciencieusement de sa torpeur  inquiétante, tant aux yeux de ses bases militantes que du point de vue des masses populaires, en général.

 

Tout autre raisonnement qui minimise le rôle et la qualité de l’opposition dans une option démocratique encore fragile, porterait un lourd préjudice à l’intégralité de tout le système.

 

Si une telle vision stratégique, et non simplement tactique, est perçue comme un truisme par l’opposition actuelle, alors on est en droit de s’interroger aussi simplement : que se passe-t-il ?/.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui        

 

DE QUEL GRAND MAGHREB S’AGIT-IL ?

Lundi 5 mars 2012

                           DE QUEL GRAND MAGHREB S’AGIT-IL ?

 

   Bien avant l’indépendance des pays du Maghreb, tous les peuples concernés s’empressaient avec passion et enthousiasme, d’exprimer haut et fort leur profond souhait de faire partie de ce grand ensemble uni naturellement, géographiquement, historiquement. 

 

On a souvent tendance  à oublier que ce sont les mêmes déboires et souffrances que les peuples du Maghreb ont vécus individuellement et collectivement sous l’oppression, l’usurpation, la domination féroce d’un même colonialisme assoiffé de terre, de sang, de richesses minières des plus précieuses.

 

Mais on a aussi tendance à oublier que c’est ce même occupant occidental qui a permis de sceller l’unité maghrébine de facto, vu que ces peuples maghrébins ont solidairement lutté comme un seul homme pour chasser l’occupant, et arracher leur indépendance, au prix de lourds sacrifices que l’Histoire n’oubliera jamais

 

Les forces de l’occupation avaient beau tenter de semer zizanie et discorde entre les peuples maghrébins, mais en vain. De telles manigances diaboliquement perpétrées par l’occupant n’avaient fait que raffermir, souder, consolider, et renforcer une unité historiquement basée indubitablement  sur le socle unificateur des langues, de la religion, du destin.

 

Que de guerres fratricides furent déclenchées entre des populations le long des frontières tracées et retracées par les forces d’occupation, qui ne rataient aucune occasion pour attiser des conflits au nom de principes déclarés universels, et galvaudés par l’occupant dans le but d’entretenir au sein d’une même tribu de la haine et de la rancune !

 

L’occupant étranger s’accrochait toujours à un rêve, à une idée fixe : faire en sorte que les 

« indigènes » positivent les actions de colonisation menées, nuits et jours, grâce à  d’autres actions d’ordre psychologique, en vue de manipuler l’opinion publique et de gagner définitivement sa confiance.

 

De tels actes de barbarie s’appuyaient sur des doctrines racistes qui visaient inlassablement à « diviser pour régner » ; et pire, afin de détruire l’entité « du peuple maghrébin  », l’occupant appliquait sordidement deux célèbres et ignobles règles de base :

 

D’une part, il s’attachait à détruire les peuples du Maghreb en détruisant systématiquement et impitoyablement leurs racines unificatrices, qu’il craignait le plus, en s’alliant tactiquement à certaines tribus qu’il favorisait au détriment d’autres.

 

Enfin, sous prétexte de « civiliser les indigènes » l’occupant adoptait sauvagement sa règle, de prédilection, la plus manichéenne et la plus machiavélique, qui consistait à brandir l’arme du savoir et de l’instruction : «  mieux savoir pour mieux servir l’occupation ».

 

Nombreux furent piégés par les thèses prometteuses d’un occupant occidental qui s’ingéniait par tous les moyens humains, matériels, culturels, à garder toujours l’initiative de concocter des conflits pour jouer par la suite le rôle de modérateur. C’est ce qui se passe même actuellement, les choses n’ayant pas beaucoup changé.

 

L’union du Grand Maghreb était déjà réalisée, s’il s’agit de l’unité des peuples maghrébins, pardon « du peuple maghrébin », qui a lutté, lutte, et luttera pour recouvrer sa liberté, son indépendance,  et instaurer  un système démocratique égalitaire,   transparent, juste, et solidaire, répondant  sans ambages aux aspirations légitimes et profondes de tous les peuples   du Grand Maghreb. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

MAROC EDUCATION : LE DEBAT STERILE

Jeudi 1 mars 2012

               MAROC EDUCATION : LE DEBAT STERILE

 

   Depuis l’indépendance du Royaume, les débats sur la situation et l’avenir de l’Education nationale s’intensifient sous l’impulsion des partis politiques, avec en toile de fond le regard bienveillant des hauts responsables

 

Ce qu’il faut constater sans une quelconque approche épistémologique, ce sont les velléités de tel ou tel courant socio-économico-politique qui n’hésitent jamais à occuper les devants de la scène éducative, comme s’il s’agissait de marquer une époque déterminée au moyen  de phrases sloganesques, du genre sentiers battus et rebattus.

 

La cause éducative a toujours été l’affaire d’une poignée de personnages officiels, influents en premier lieu, de par leurs stratégies politiciennes. Deux constantes ont toujours dominé ce qui semblait s’appeler des remises en question parrainées par des convoitises honteusement déclarées :

 

1/Le recours quasi épidermique de puissances étrangères, non pas pour leur soutien technologique et/ou logistique, mais plutôt pour proposer des réponses et des démarches « sages » susceptibles de contribuer substantiellement au soi-disant renouveau éducatif national, supposé redresseur.

 

Il serait juste de relever certaines anomalies criantes qui font revêtir aux différentes remises en question de la machine éducative des disfonctionnements, excessivement tragiques et désastreux.

 

Aussi osons-nous déclarer illogique et insidieux de renverser un schéma méthodologique reconnu depuis longtemps dans tous les pays, exception faite du Maroc, où il est question d d’absurdités flagrantes qui consistent à imposer du « renouveau »,venu d’ailleurs, à la machine éducative du pays, et tout qui s’ensuit, sans gêne ni respect : adapter le paysage socioéducatif aux exigences d’un renouveau, réputé dernier cri, par de véreux propagandistes acquis au type du changement imposé, ni plus ni moins, par  des marchands  de l’extérieur et véhiculé par des valets dociles et fidèles inconditionnels, de l’intérieur.

 

2/A cause des recours populistes de sensibilités tendancieuses et pathétiques, la société marocaine se retrouve ainsi, irrémédiablement condamnée, à s’attendre inéluctablement à subir  les conséquences gravissimes de méfaits cupidement orchestrés par des détenteurs de pouvoirs télécommandés, téléguidés.

 

Car faire plier et faire échiner tout le personnel éducatif à la bonne volonté des spéculateurs voués à leur « cause »,  se révèle, pour eux, fort prometteur, et du coup cela est de nature  à  assurer des investissements et des marchés particulièrement juteux. C’est là  une fâcheuse et regrettable vision strictement et diaboliquement concoctée par ceux qui détiennent le gouvernail du bateau marocain dont la direction est toute tracée par des forces spéciales occultes, payées généreusement, pour intervenir après avoir créé toutes pièces, les circonstances nécessaires et suffisantes pour justifier leurs desseins et leurs actions ignobles parce que  jamais désintéressés.

 

Profitons  de ce bref survol de l’état actuel de l’Education au Maroc, pour corriger cette erreur chronique qui consiste à parler de « crise ponctuelle », alors qu’il s’agit malheureusement  d’un  secteur sensible, vital, chroniquement malade sur tous les plans et à tous les niveaux, à commencer par l’exclusion , la marginalisation de ses principaux acteurs concernés, véritables connaisseurs circonspects et convaincus, des maux ravageurs qui rongent impitoyablement le domaine éducatif national, depuis l’indépendance du royaume.

 

Nous penons, en guise de conclusion  hâtive, que l’Education  au Maroc  n’a presque jamais été entre des mains sûres, de hautes compétences, rompues à la gestion  effective et désintéressée, de ses précieuses ressources humaines,  matérielles,  et professionnelles./

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui