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Archive pour juillet 2012

ESSAI : POUR UNE AUTODETERMINATION DES PEUPLES ARABES

Samedi 28 juillet 2012

                          ESSAI : POUR UNE AUTODETERMINATION DES PEUPLES ARABES

 

   Si les peuples arabes sont pour une fois d’accord entre eux- chose qui n’est jamais arrivée dans les annales de leur histoire ancienne et récente-sur leur désaccord persistant avec les pouvoirs en place, à la tête de leurs pays respectifs, c’est, je crois, dû au fait qu’ils n’ont jamais reçu la moindre formation, en tant que peuples instruits  et civilisés, sur ce qu’on pourrait appeler «un accord consensuel »,excepté bien sûr lorsque ce dernier leur est théâtralement proposé par une autorité qui ne lésine sur aucun moyen, humain ou matériel, pour l’imposer manu militari si le besoin s’en faisait sentir.

 

Doutons de tout. Ne doutons de rien. Déjà, lors de l’ère coloniale, chacun se précipitait, au risque de se casser la figure, vers l’occupant pour lui suggérer sa contribution caractérisée par son originalité, et ses spécificités. La puissance coloniale allait jusqu’à leur demander leur avis sur leur destin, après son éventuel départ, sans point recevoir une réponse quelconque. Comme à leur habitude, ils trouvaient bizarroïde qu’on les consulte sur quoi que ce soit, prétextant toujours se fier à la parole, au point de vue de l’occupant, qui témoigne, selon eux, d’une grande maturité et d’une sagesse supérieure.

 

Face à leurs hésitations, qui n’avaient rien à voir avec des tergiversations, des familles influentes sautaient sur l’occasion aubaine en vue de servir les intérêts de leurs tribus, tout en étant bien vus par les autorités compétentes.

 

Au lendemain de l’indépendance octroyée, parce que guère conquise ni arrachée, le même scénario se répète : première étape : on fait semblant de consulter les peuples ; seconde étape : on consulte les familles influentes recommandées ;troisième étape : on annonce, tambour battant, le consensus de la nation en vue de garantir la conditionnalité et l’officialité de toutes les décisions prises tous azimuts.

 

Ainsi, la majorité des consultations des peuples arabes qui se faisaient, au pif, par le biais de services  de renseignements généraux dans un premier temps, ont connu certes, une certaine évolution formelle, vu que des slogans internationaux de démocratisation, de légalisation, de responsabilisation, d’autonomisation, parvenaient aux populations par différents canaux, d’autant que de nombreux peuples de la planète, avaient pris la décision de mener des luttes armées pour arracher leur libération et se consacrer par la suite au développement durable de leurs pays, pour lesquels ils se sont battus et se sont inconditionnellement sacrifiés.

 

Alors, en d’autres termes, et sans détours, comment expliquer le fait que les citoyens arabes n’assument pas ou peu leur responsabilité quand les gouvernants daignent leur offrir des occasions comptées sur les bouts des doigts pour donner leurs avis, en s’assumant entièrement ?

 

Toujours sur la même direction de réflexion, comment comprendre le fait que les peuples arabes rechignent systématiquement, dénigrent constamment, se plaignent régulièrement, de toute initiative prise par leurs gouvernants ?

 

Le plus  souvent, pour proposer des éléments de réponse à de telles interrogations, on avance un argument récurrent qui ne serait autre qu’un fatal et fatidique manque total de confiance présidant aux relations dialectiques entre gouvernants et gouvernés.

 

Mais le plus souvent aussi, à aucun moment les gouvernants des Etats arabes n’ont essayé, un tant soit peu, de comprendre les besoins et les préoccupations des peuples au-delà des partis pris, des préjugés, des pré requis, des interprétations hâtives justement condamnables et aux conséquences outrageusement néfastes !

 

A ce stade de la réflexion, nous pensons pour des raisons que nous osons croire objectives, que les peuples arabes n’ont pas encore été consultés par les pouvoirs en place sur la quasi intégralité des questions chaudes dont dépendent leurs destinées, leurs présents, leurs passés. On a souvent parlé à leur place, comme s’ils demeuraient indéfiniment des mineurs.

 

Décidément, il serait fort probable que les  personnages politiques du monde arabe souffriraient dangereusement d’anorexie en matière de politique démocratique. Comme il est curieux qu’ils aient obstinément refusé ou ignoré d’invoquer la thèse, pourtant plausible, du fait que depuis la période coloniale jusqu’à nos jours, on n’a pas permis démocratiquement aux peuples arabes de s’autodéterminer librement pour donner leurs opinions personnelles et collectives sur toutes les marmites politiques qui les concernent directement et qu’on prépare le plus souvent à leur insu.

 

Dans tous les cas de figure, autant se concrétisent et se consolident les principes et les valeurs de la démocratie, de la liberté, de l’égalité et de la justice entre autres, autant se développent des marchés parallèles destructeurs de tous les efforts dispensés à un prix cher de la sueur et du sang derrière lesquels sont mobilisés de malhonnêtes forces occultes qui se soucient avant tout de démultiplier leurs fortunes grâce à la complicité exécrable de personnalités influentes des Etats en question, faisant de la pluie et du beau temps dans les divers rouages des appareils administratifs nationaux.

 

Un tel jeu, une telle mascarade, un tel climat insoutenable ne sauraient  s’éterniser indéfiniment et impunément. Nous croyons avec une profonde conviction et dans un esprit de citoyenneté agissante et engagée que seules des solutions audacieuses  seraient de nature, sinon à éradiquer pareils maux qui rongent les sociétés arabes du Golfe à l’Océan, du moins en être conscients.

 

Aussi estimons-nous, en toute lucidité citoyenne que dorénavant il est temps, pour les gouvernants et les peuples arabes, et il n’est jamais trop tard, de prendre des décisions courageuses, d’une extrême rigueur, et de la manière la plus ferme et la plus vigilante , avant que des actions de sensibilisation, de conscientisation, de responsabilisation, ne perdent leur raison d’être et se décomposent  incessamment et  irrémédiablement en se vidant de tout leur sens, tant que les consultations par voie référendaire…tant que le principe d’auto-détermination de ces peuples ne soient opérationnalisés, sur le terrain des réalités, suffisamment et solidement respectés, individuellement et collectivement. Ne nous leurrons pas. Il y va de l’avenir des peuples de la sous région et de la région toute entière. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

 

 

SYRIE : SPECIFICITES D’UN POUVOIR, SPECIFICITES D’UNE REBELLION

Vendredi 20 juillet 2012

       SYRIE : SPECIFICITES D’UN POUVOIR, SPECIFICITES D’UNE REBELLION

 

     Ce qui se passe  en Syrie depuis presque  dix sept mois, jour pour jour, n’a rien à voir avec ce qui s’appelle  le printemps arabe, ni sur le type du soulèvement, ni sur les parties protagonistes occupant le terrain.

 

En effet, le régime totalitaire et dictatorial syrien livre une  guerre sans merci, aux combattants à majorité sunnite, en tant que parti unique du Baath, seul détenteur de toutes les vérités du ciel et de la terre. Il prétend être le seul porteur d’un projet sérieux d’union panarabe du Golfe à l’Océan.

 

Imbu d’un orgueil quasi pathologique, il se représente d’une façon pérenne qu’il est le dernier vrai rempart arabo-musulman qui se dresse  avec une bravoure exceptionnelle, face à tous ses ennemis historiques et séculaires. A ses yeux, tous les autres Etats de la région ne sont que des arriérés, des vendus, des                                                                                       traîtres, des imposteurs, des mercenaires avérés, à la solde d’Israël et de ses protecteurs sionistes et impérialistes.

 

Le grand dictateur Bachar Elassad (le lion) incarne toutes les vertus  révolutionnaires et modernistes, à   savoir le progrès,  la dignité, la justice, l’égalité, et surtout la vraie démocratie qui contrecarre l’ensemble des démocraties fantoches d’un monde menteur, pourri, cupide, vivant sous la bannière de l’impérialisme occidental, avec à sa tête le grand spoliateur américain.

 

Alors qu’il se croit, le roc mystique et mythologique contre lequel se brisent toutes les tentations et les tentatives  destinées à  réaliser le super rêve capitaliste de la théorie de l’uni polarité mondiale, le    régime totalitaire de B.Elassad a tendance à oublier qu’au fait il n’est qu’un pauvre  petit pion placé sur un échiquier confectionné sur mesure par l’ancienne puissance soviétique, qui remue avec fébrilité ses cartes pour se faire une image, qui prétend servir de locomotive de la liberté, pour tenir tête aux superpuissances de la planète.

 

Quand certaines voix l’interrogent  sur  les raisons qui l’incitent à  entretenir une gigantesque armée, équipée de matériels hyper sophistiqués, russes, il  hausse la tête et répond vaguement et orgueilleusement que cette armée  est destinée avant tout à défendre le « monde de la liberté » !

 

Quand on évoque avec lui la question du Golan occupé, B.E.hausse le ton, s’indigne, en s‘écriant : «  vous n’y comprenez absolument rien, le sort dela Syrieest intimement lié à celui de la libération dela Palestine, avec Elqods comme capitale spirituelle et historique.

 

Pour ce qui est du plateau du Golan syrien, c’est juste une question de temps, renchérit-il ! Pour le moment, notre valeureux peuple se défend contre les forces du mal, de l’obscurantisme, qui bénéficient largement de l‘appui et du soutien des capitales arabes hypocrites, ainsi que de ceux du terrorisme international dont la nébuleuse Al-Qaïda, exécute les ordres des Etats fantoches du Golfe.

 

Or, la nature du déroulement des évènements qui embrasentla Syriedémontre clairement et sans la moindre ambigüité que les combats qui embrasent l’ensemble des régions du pays sont d’une rare violence à  tel point que des observateurs sur place, n’hésitent plus à invoquer une guerre civile mettant face à face les forces surarmées de B.E. et celles des rebelles qui, bien que sous armées, parviennent aisément et souvent à marquer des points remarquables, sur les divers champs de batailles.

 

Notons qu’une très grande partie des soldats loyaux fuient le plus souvent, les points dangereux puis font défection soit pour rejoindre les combattants de l’opposition dont le moral est des plus élevés ces dernières semaines, soit simplement pour franchir la frontière avecla Turquievoisine.

 

Par conséquent, au point où en sont les choses, la guerre est en train de s’installer en plein cœur de Damas, capitale de Syrie, et dernier repaire du pouvoir encore incarné par Bachar Elassad. Les médias russes et iraniens démentent catégoriquement des informations au sujet d’une hypothétique fuite  du dictateur qui aurait trouvé refuge dans une des capitales amies, laissant tout le pays en feux, en larmes, et en ruines.

 

Une victoire des éléments rebelles de l’opposition syrienne sur les éléments encore fidèles à B.E.qui compte toujours sur la loyauté du parti Baath, serait envisageable dans les jours  ou les semaines qui suivent.

 

Face aux spécificités bellicistes du pouvoir syrien, se dressent désormais les spécificités d’une opposition qui loin de souffrir des notes discordantes internes, voit l’avenir avec un optimisme grandissant  et une rassurance certaine, aux premiers jours du mois sacré du Ramadan. /

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POLITIQUE(S) ETRANGERE(S) DES REVOLUTIONS DES PRINTEMPS ARABES.

Lundi 2 juillet 2012

           POLITIQUE(S)  ETRANGERE(S) DES REVOLUTIONS DES PRINTEMPS ARABES.

 

   Comme à l’accoutumée, les peuples arabes se réfèrent exclusivement à ce qu’ils appellent fièrement de  l’endurance, un degré d’honneur supérieur, des attentes et de la patience. Ils avaient en effet, le pouvoir et l’art de garder leur sang froid tant qu’il s’agissait de subir l’oppression terrible de la part de leurs régimes respectifs.

 

En  contrepartie, leur colère, leur fureur, s’accentuaient au fil des jours, des mois, et des années contre tout ce qui concernait de près ou de loin l’occupation sioniste des territoires irréversiblement spoliés.

 

D’aucuns expliquaient un tel phénomène par le fait qu’ils avaient toujours préféré confier, livrer leur mal séculaire à Allah le Tout Puissant seul à même de les comprendre, de les soutenir, de consolider leur foi et leurs convictions, face à l’hégémonie diabolique d’Israël et de ses protecteurs.

 

De surcroit, les peuples arabes réclamaient des armes, fustigeaient leur dictateurs en les traitant de collaborateurs inconditionnels de l’ennemi sioniste ;  prenaient tout leur temps pour leur demander de croire enLa Puissancede Allah qui ne tarderait, sans doute pas à donner raison aux opprimés musulmans en les débarrassant définitivement de Satan et de ses acolytes.

 

Ainsi, chaque peuple arabe, chaque peuple musulman, finissait par confier la libération des territoires occupés, volés et usurpés par le sionisme international, à Allah, et à ses représentants surLa Terre.

 

Les mains  levées et dirigées vers le  Ciel, individuellement et collectivement, les musulmans se dotaient de chapelets de plus en plus grands pour s’adonner à des prières interminables  en égrenant sagement, patiemment, docilement, les seules armes qui leur restaient, en  se résignant fidèlement en tant que bons croyants.

 

Jusqu’au jour où les dictateurs de ce qui s’appelle le(s) printemps arabe(s)commençaient à tomber un à un,

et où les peuples criaient victoire, de toute leur force, en attendant comme à l’accoutumée, de voir émerger ou surgir des foules, de bons Chefs d’Etats à la mesure des attentes des grandes Nations Arabes.

 

Toutefois, rien ne pointe à l’horizon, on n’en est au scénario de l’impasse, de l’interminable, de l’imparable.

Comme il fallait bien trouver un représentant d’Allah surLa Terre, on a pensé à tous les profils imaginables, sauf à celui d’exécutant de la volonté populaire, qu’on a effectivement exécutée,  au  sens propre du terme.

 

Et du coup, et comme par hasard, aucun des Chefs désignés, pour ne pas dire imposés, n’a pensé, ni n’a fait allusion, aux caractéristiques spécifiques de  la politique étrangère  des Etats arabes nés des révolutions arabes, elles- mêmes nées du /des printemps arabes.

 

Seul dénominateur commun, les nouveaux pouvoirs promettent de «  veiller au respect des accords conclus antérieurement avec la communauté internationale ». 

 

Et de fait, pas un des nouveaux Chefs  d’Etats Arabes «crachés »par le volcan printanier arabe, n’a eu le courage, ni l’audace, d’évoquer un tant soit peu, le sort des Ghazzaouis(e), et de tout le peuple palestrinien profondément blessés, affamés, malades, emprisonnés, torturés, marginalisés même par l’autorité palestinienne et qui meurent écrasés,  brûlés, impitoyablement écrasés sous le poids des bombes offertes généreusement par les grandes puissances occidentales, amies des uns et souteneurs des autres.

 

Comme on le sait, la question palestinienne a toujours représenté, soit pour instrumentalisation et/ou pour manipulation, les nouvelles autorités des Etats des printemps arabes ont choisi la stratégie de l’atermoiement, du faire semblant de…Elles ont pour le moment d’autres « chats à fouetter », et par conséquent, le domaine de la politique étrangère semble ne pas avoir servi de détonateur principal des soulèvements populaires des printemps arabes.

 

En termes de bilan terminal, les résultats des révolutions arabes se révèlent largement positifs pour l’Occident, qui s’attendait au pire : ses intérêts vitaux et stratégiques ne sont nullement menacés, contrairement aux prévisions les plus pessimistes.

 

Mieux, et contre toutes attentes, les manifestants en colère, n’ont tenu, à aucun moment, à imposer des slogans hostiles à l’occupant sioniste ni à ses protecteurs, qui en quelques sortes, ne pouvaient plus supporter d’être les supporters de vieilles juments qui commençaient à décevoir sur tous les plans. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui