EGYPTE : LES 07 PECHES COMMIS PAR MOHAMMED MORSI
Décidément le Président Egyptien Morsi n’en finit pas de faire parler de lui, depuis son élection à la tête de la magistrature suprême. Dans un premier temps, l’opinion publique avait cru à sa volonté inébranlable de tout faire pour mériter, haut la main, l’après Hosni Moubarak, que ce soit sur le plan intérieur, ou sur celui de l’extérieur.
Mais voilà que Morsi s’échine à chercher des problèmes, et souvent à en créer. Le premier en date fut le limogeage troublant du Maréchal Tantaoui ex. président du Haut Conseil des Forces Armées Egyptiennes, limogeage qui n’a pas manqué de provoquer des remous parmi les rangs de l’Institution Militaire de l’Etat.
Par la suite, Morsi n’a pas hésité à maintenir la barre en direction du cap intitulé : « Tous ! Droite toute ! ». Il semblerait avoir la mémoire courte, à moins que cette dernière ne soit atteinte d’une anomalie, à tel point qu’elle lui joue, coup sur coup, de vilains tours aux conséquences désastreuses à l’immédiat et aux lendemains qui suivent et se ressemblent.
Ainsi, au lieu de marquer une pause pour réfléchir suffisamment, avant de reprendre son bâton de prédicateur, le Président intensifie son activité ultra secrète dans le but de consolider sa position. C’est à ce moment bien précis que des rumeurs commencent à circuler, au sein même de son entourage le plus proche, et viennent jusqu’à lui :
Certaines langues inconditionnellement fidèles, lui rapportent une information top secret : le Procureur Adjoint dela Républiqueserait de mèche avec un groupe de comploteurs bien décidés à nuire à la sécurité personnelle du Président (voir la suite du roman).
En réalité, M. le Président s’obstine sans relâche à bouger et à s’activer dans tous les sens, jusqu’au moment où il se place en position de commettre des erreurs fatales-des erreurs impardonnables, dont sept sont des péchés (par métaphore) commis par un homme d’Etat et un leader d’un Mouvement Islamiste qui s’appelle les Frères Musulmans, sur lequel sont fondés tous les espoirs du monde arabo-musulman , pour la défense de l’Islam et des Musulmans de la planète, et avant tout pour libérer Elqods, capitale incontestable de la PalestineSainteusurpée par le sionisme international, principal allié d’Israël.-( fin du commentaire) :
1/ Une expérience jugée insuffisante : Ce facteur s’est avéré particulièrement déterminant à tous les niveaux des prises de décisions importantes. Ces dernières se caractérisent indubitablement par des élans de précipitation de plus en plus accélérée. On a eu l’impression que le Président tenait à gagner du temps, comme s’il cherchait à barrer le chemin à ses adversaires les plus nuisibles tels qu’Elbaradey et Amr Moussa…
En plus de cette carence néfaste au niveau expérientiel, il importe de signaler que Morsi n’a pas ou peu prévu de se faire entourer d’un staff de conseillers, de stratèges de métier en géopolitique internationale. Une telle décision aurait pu contribuer à atténuer ou à combler un vide incompréhensible et fatal pour un Chef d’Etat d’un pays servant de véritable plaque tournante de la totalité des Etats du monde.
2/ Des signes de confusion, qualifiée de palpable, des rôles et des pratiques de gouvernance: En sa qualité de président de la République Egyptienne, Morsi semble oublier qu’il est président de toutes les Egyptiennes et de tous les Egyptiens, abstraction faite de leurs appartenances syndicales, politiques partisanes, ethniques, tribales, religieuses, cultuelles, et culturelles. Toute attitude, toute allusion, volontaire ou involontaire, serait interprétée comme un acte déplacé discriminatoire inacceptable par la deuxième moitié du peuple d’Egypte, composée de laïcs, de libéraux, de nationalistes, de coptes etc.
Dans tous les cas, les 50% d’Egyptiens non Frères Musulmans, ont parfaitement le droit de se reconnaître dans l’exercice des fonctions présidentielles.
3/ Des actes de limogeage qualifiés d’arbitraires de personnalités influentes telles que le Marechal Tantaoui et le Procureur Adjoint dela République, pour ne citer que ces deux exemples, ont contribué par effet de boomerang à susciter l’admiration et la sympathie des foules en colère avec les personnalités écartées par le nouveau pouvoir de référence islamiste.
4/ Une communication, jugée impossible, entre l’opposition du Front National du Salut et le Chef de l’Etat, n’a guère facilité la tâche à une grande partie du peuple. Dans ce cas précis, les partis de l’opposition ont réussi à jouer la carte de leur victimisation, jugeant que ni les discours du président, ni ses actions, ni ses attitudes à son égard, n’ont rendu fructueux le dialogue avec le président dont l’image, en principe, devrait leur faire oublier celle d’un dictateur camouflé dans un costume et d’une cravate démocratiques.
5/ Une tendance ostentatoire à vouloir s’accaparer le pouvoir, selon ses détracteurs, soit sous la forme d’un despotisme autoritaire, soit sous la forme d’une oligarchie sectaire, totalitaire, qui affecterait l’égalité des chances en favorisant et en valorisant le clan des F.M.au détriment de tous les autres acteurs et partenaires.
6/ Une tendance jugée, démagogique, par les opposants du Front National du Salut composé de la gauche, de nationalistes, de démocrates. Ils reprochent au président Morsi de les marginaliser, d’anesthésier la concertation, bref de les ignorer en tant que forces vives de la nation.
7/ Une volonté affichée d’imposer « sa constitution », en tentant de la faire passer par référendum, sous la forme d’un plébiscite, du moment que les partis d’opposition du F.N.S.n’ont pas du tout été associés ni à la conception, ni aux amendements, ni à la rédaction finale du document cadre, en question.
Ce dernier point, vu son extrême importance et sa valeur juridique et symbolique, a été la goûte d’eau qui fera déborder le vase : la carte de route de la République de l’Egypte Nouvelle.
Les enseignements que tout observateur avisé et assidu ne manquera pas de tirer des différentes péripéties dela Révolutiondu printemps arabe égyptien, permettront sans doute de mieux analyser, décoder, et décrypter les résultats du référendum surla Constitutiondont le premier tour se déroulera le samedi 15 décembre 2012.
Les historiens et les politologues du monde entier, finiront bien par rassembler d’autres enseignements plus consistants pour se prononcer sur les méandres de la démocratie qui porteront sûrement certaines balises de repérage du chemin parcouru et à parcourir en vue de voir toutes les composantes sociopolitiques égyptiennes débattre ensemble du thème dela Révolutiond’une Révolution à l’Egyptienne Pharaonique./
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui